Textes et réalité
Même si l’évènement n’a pas été commémoré à sa juste dimension, compte tenu de l’emprise du phénomène de la toxicomanie aux quatre coins de la wilaya, les photos et statistiques affichée à profusion ainsi que les conférences proposées au public présent au palais de la culture Malek Haddad n’en ont pas moins révélé l’étendue des dommages causés, d’un bout à l’autre de la planète, à la frange la plus fragile de la société.
A ce propos, Abdallah Benarab, président d’une association de lutte contre la toxicomanie et le tabagisme, en a souligné à gros traits les principaux écueils. De son point de vue, le phénomène a pris une proportion considérable, au point qu’à elles seules les forces de police et de gendarmerie ne peuvent pas cerner efficacement le fléau. Aussi, l’implication des plus hautes sphères de l’Etat pour espérer dénouer l’écheveau du trafic des stupéfiants et assurer l’aspect préventif. D’autant, explique-t-il, que la dernière loi en date relative à la prévention et à la répression du trafic des stupéfiants et des substances psychotropes, tout en durcissant les sanctions envers les trafiquants, a le mérite (et c’est une première) de séparer le bon grain de l’ivraie. Il est, en effet, précisé dans l’article 06 de cette loi que « l’action publique n’est pas exercée à l’égard des personnes qui se conforment au traitement médical de désintoxication qui leur aura été prescrit ». De nombreux consommateurs sont demandeurs d’une cure de désintoxication. Malheureusement, déplore notre interlocuteur, entre les textes et la réalité, la marge est trop grande. Les centres pénitentiaires regorgent de simples consommateurs demandeurs d’une prise en charge sanitaire reportée aux calendes grecques, sachant que le centre de désintoxication de Blida est hypersaturé et ne répond qu’à une infime partie de la demande, que celui de Annaba n’est pas encore opérationnel, tout autant que le centre aménagé sur les hauteurs de Djebel Ouach. Dans ces deux cas de figure, c’est le manque de postes budgétaires pour les spécialistes qui est mis en avant, l’institution de la santé n’ayant pas, pour l’heure, inscrit ce problème au rang de ses priorités actuelles.
A. Boussaïd